La mygale de Provence vit principalement dans les garrigues du sud de la France et n’est pas dangereuse pour l’homme. Nous allons vous expliquer comment reconnaître cette espèce protégée, où l’observer et comment réagir si vous la croisez. Voici ce que nous abordons dans cet article :
- Les caractéristiques distinctives de cette araignée européenne
- Ses zones d’habitat en France et en Europe
- Les précautions à prendre lors d’une rencontre
- Son rôle dans l’écosystème méditerranéen
Qu’est-ce que la mygale de Provence ?
Nous précisons d’emblée qu’il existe une confusion fréquente entre deux espèces. La véritable mygale de Provence désigne l’Atypus affinis, une araignée endémique du sud de la France. L’autre espèce, Macrothele calpeiana (mygale andalouse), a été introduite depuis l’Espagne via le commerce des oliviers.
Ces mygales européennes n’ont rien à voir avec leurs cousines tropicales. Elles mesurent entre 3 et 4 cm pour les femelles, arborent une couleur noir brillant ou brun foncé, et possèdent un corps trapu recouvert de poils hérissés. Leurs filières postérieures longues leur permettent de produire la soie qui tapisse leur terrier.
Où vit-elle en France et en Europe ?
L’Atypus affinis se concentre dans les régions suivantes :
- Provence et garrigues méditerranéennes
- Cévennes et Luberon
- Bretagne (population isolée)
La Macrothele calpeiana, originaire d’Andalousie et du Portugal, a colonisé le Var, la Provence, la Belgique, la Suisse et certaines régions d’Italie comme la Lombardie et la Vénétie. Nous la trouvons principalement dans les zones rocailleuses, les talus herbeux ensoleillés et les sous-bois secs.
Comment reconnaître la mygale de Provence ?
Voici les critères d’identification que nous utilisons :
| Caractéristique | Description |
| Taille | 3-4 cm (femelles), mâles plus petits |
| Couleur | Noir brillant ou brun foncé |
| Corps | Trapu avec reflets sur l’abdomen |
| Pattes | Robustes, épineuses, poilues |
| Filières | Longues et postérieures |
La présence d’une “chaussette de soie” à l’entrée du terrier constitue le signe le plus révélateur de sa présence.
Mode de vie : terriers, toiles et comportement
Cette araignée solitaire et territoriale creuse ou réutilise des terriers qu’elle tapisse entièrement de soie. Cette structure soyeuse remonte jusqu’à la surface, formant un tube qui lui sert de piège et de système d’alarme. Les vibrations transmises par la soie l’alertent dès qu’une proie passe à proximité.
Nous observons qu’elle ne cohabite jamais avec d’autres araignées. Son territoire personnel reste strictement défendu contre toute intrusion.
Que mange la mygale de Provence ?
Son régime alimentaire se compose principalement de :
- Insectes (criquets, scarabées, fourmis)
- Autres araignées de petite taille
- Petits invertébrés nocturnes
Elle chasse à l’affût, sortant la nuit pour capturer ses proies grâce à une technique silencieuse redoutablement efficace. Nous constatons qu’elle ne s’attaque jamais à de grosses proies.
Est-elle dangereuse pour l’homme ?
Non, cette mygale n’est pas dangereuse. Elle fuit systématiquement la présence humaine et ne mord qu’en dernier recours, si elle est manipulée ou acculée. Son comportement reste défensif plutôt qu’agressif, sauf lorsqu’elle protège ses œufs.
Sa morsure provoque une douleur comparable à deux piqûres profondes, avec rougeur et gonflement local. Le venin n’entraîne aucun danger mortel. Nous recommandons simplement de nettoyer la plaie, désinfecter et surveiller pendant 48 heures. Consultez un médecin en cas de fièvre ou de réaction allergique.
Quand et où l’observer dans la nature ?
La période idéale s’étend d’avril à octobre. Nous vous conseillons ces lieux remarquables :
- Parc du Luberon
- Massif des Calanques
- Parc des Cévennes
- Gorges de l’Ardèche
Restez sur les sentiers balisés et observez à distance avec des jumelles. Ne soulevez jamais les pierres ni n’endommagez les terriers visibles par leur chaussette de soie caractéristique.
Quels sont ses prédateurs et menaces ?
Ses prédateurs naturels incluent les mésanges, les pics, les lézards des murailles et surtout les guêpes Pompilus qui paralysent la mygale pour nourrir leurs larves.
Les menaces humaines pèsent lourdement : urbanisation destructrice, pesticides réduisant les proies disponibles, réchauffement climatique modifiant sa répartition, et fragmentation des habitats limitant la reproduction entre populations.
La reproduction de la mygale de Provence
La saison des amours se déroule en automne. Les mâles quittent leur terrier pour chercher une femelle, puis meurent après l’accouplement. La femelle garde précieusement les sacs d’œufs tout l’hiver.
L’éclosion intervient au printemps ou l’été suivant. Les jeunes restent parfois une année entière avec leur mère avant de partir établir leur propre territoire.
Espèce protégée : que dit la loi ?
Cette espèce bénéficie d’une protection stricte au sein de l’Union Européenne. Sa capture et son élevage en terrarium sont interdits. Nous insistons sur l’importance de respecter cette réglementation pour préserver ces populations fragiles.
Comment réagir si on la trouve chez soi ?
Nous vous conseillons de relâcher l’animal dehors avec précaution, en utilisant un récipient et une feuille cartonnée. Évitez tout contact direct. Choisissez un endroit approprié : garrigue, talus herbeux ou zone rocailleuse à proximité.
Pourquoi est-elle importante pour la biodiversité ?
Sa présence indique un écosystème sain et équilibré. Elle régule les populations d’insectes et participe à la chaîne alimentaire locale. Nous considérons cette mygale comme un indicateur écologique précieux du bon fonctionnement des milieux méditerranéens.
